• Il y a une semaine, j'avais peur. <o:p />

    Peur de me séparer de mes amis, de tomber, d'avoir un
    moniteur antipathique (oui, ils ne sont pas tous beaux, bronzés, sympas),
    d'être seule dans mon coin. J'avais une boule au ventre. Une sensation de vide
    avec l'estomac qui se noue et qui vous remonte jusqu'au coin des lèvres.<o:p />


    J'avais un peu la même ce matin, en repartant. Je n'avais pas pris de petit déjeuner, je regardais déjà un film alors qu'on était encore en montagne. Mais surtout parce que je n'avais pas envie de repartir de ce cadre magnifique. <o:p />

    Rien que d'y penser, j'ai les larmes aux yeux.<o:p />
    Allez, lâche-toi Marion. Une fois toutes parties tu te sentiras mieux.<o:p />

    Cette neige immaculée qui vous calme l'esprit juste à sa vue ou qui vous excite à l'idée de devoir descendre une piste. Ces sapins qui dans le brouillard adoptent une couleur si foncée qu'on croirait voir une photo en noir et blanc. La lumière vive du soleil qui se reflète...<o:p />

    Je n'avais pas non plus l'envie de quitter Max et Rémi.<o:p />

    Max c'était celui qui tous les matins me donnait l'envie de me lever, pour prendre du plaisir en me laissant porter par ma planche ou m'aider à vaincre certaines craintes lorsqu'il s'agissait de descendre des pistes un peu trop raides, quelque part, une aide à la prise de confiance en soi.<o:p />


    Rémi c'était celui qui se la jouait à tester les ollies l'après-midi et faire son crâneur le lendemain. C'était celui qui recevait mes pauvres boules de neige dans la trombine ou dans le dos. Lui aussi qui me supportait dans les descentes, les télésièges et hier après midi dans la ville. On est vite devenu complice et c'est ce qui m'attriste pendant que j'écris. Parce que je sais que je ne le reverrai sûrement pas, comme mes autres amis de vacances l'année dernière. On gardera encore un petit contact par MSN quelques jours, voire semaines. Puis plus rien. Peut-être un ou deux messages l'année prochaine pour savoir s'il revient à Morzine.<o:p />

    C'est dingue de voir comment on peut laisser sa timidité
    de côté quand on sait qu'on a seulement une pauvre petite semaine pour lier
    connaissance et s'amuser avec les gens qu'on rencontre. <o:p />

    Je lui aurai laissé un « beau » souvenir.

    « T'es qu'un boulet » je lui disais dans le télésiège, le dernier
    jour de cours. En fait, nous sommes des boulets. Au moment de descendre, on
    chute tous les deux. On rigole jusqu'à ce qu'il s'aperçoive qu'il est quand
    même bien coupé à la jambe, juste au dessus de la chaussure, tellement bien que
    ça lui a touché le tibia. Alors ça y est on l'emballe pour qu'il aille voir le
    médecin. C'était dur de réprimer mes larmes. Parce que d'un côté je me disais
    que la seule personne avec qui je m'amusais aller partir quand qu'on ait pu
    profiter une dernière fois de la température de la neige et de l'autre, que
    j'avais bousillé la fin de ses vacances. Je m'en voulais vraiment, même si on
    me répétait que c'était juste « un accident ».<o:p />

    J'étais contente de le voir l'après midi. Bon, il se foutait un peu de moi, avec mes manières fantaisistes et enfantines (les gens qui me connaissent savent bien que je suis lourde avec mes crocodiles et mes passages piétons hein), mais j'étais bien. Il me faisait rire avec ses airs de grand brun ténébreux qui n'a jamais mal. Après avoir prit un petit verre avec Max, on s'est dit au revoir un peu rapidement. J'ai trouvé ça dommage.<o:p />

    <o:p />

    Enfin bref, tout ça pour dire que, les amis, les relations qu'on peut tisser de jours en jours, ça vient, ça va et ça part. Un espèce de fatalité de la vie qui bien des fois m'empêche de voir les choses du bon côté. J'aimerai bien avoir le remède qui fait qu'on se souvient plus facilement des rires et qui nous empêche de penser que certaines rencontres ne sont qu'éphémères.<o:p />

    C'est peut-être encore un travail que je devrais effectuer
    sur ma personne. J'ai pas l'air très sociable comme ça peut-être, mais je
    m'attache vite aux gens et je persiste souvent à coller ces rencontres de
    courtes durées dans l'espoir qu'on se reverra pour passer à nouveau de bons
    moments.<o:p />


    Voilà, le sac de la semaine est vidé. Je vais maintenant reprendre ma petite vie de lycéenne. Bonjour cahiers, stylos, cours ennuyeux et compagnie...<o:p />

    Voyons la chose du bon côté ! Je démarrer ma semaine
    en forme pour embêter les gens
    J<o:p />
    En plus, je vais manger chez N'amoureux lundi. Je suis pressée.


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  • Comme ça, sans rien dire.
    J'avais le sourire de partir comme ça, comme une petite voleuse, une petite chipie.
    Le pire, c'est que j'ai couru. Je me croyais dans un film. D'ailleurs j'avais la musique de Jon Brion dans la tête, ça le faisait réellement et ça m'exitais encore plus.
    Je me retournais parfois, mais rien, pas de Lui.
    Alors je marchais avec un pas rapide en regardant les lumières de la ville et le ciel qui s'assombrissait petit à petit.
    Au fond je me disais que s'il ne cherchait pas à me rejoindre, c'était pas grave. Enfin si, j'aurais eu le coeur noué de tristesse mais étrangement je suis sure que ça m'aurait plu, que ça aurait été une sensation agréable. Je ne sais pas pourquoi. Peut-être le fait d'être comme les amoureux des romans déchirés par une séparation. Et je l'ai vu courir vers moi. Il était essoufflé, agacé. J'ai explosé de rire. J'étais heureuse. Il m'avait rejoint, pour me dire aurevoir avant une longue semaine pendant laquelle on ne se verrait pas.

    C'est un petit bonheur.

    Ca peut paraître ridicule comme ça une semaine. Mais c'est long. C'est une semaine sans son regard, sans son sourire, sans sa voix, sans ses mains...
    Sans pouvoir lui dire combien je l'aime.

    Dans le bus, j'avais cette boule au ventre, qui remontait jusque dans ma gorge. Mais pas une boule désagréable. C'est inexprimable cette sensation.

    Samedi je m'en vais à la montagne. Ce changement d'air, de paysage, ça va me faire du bien.


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  • Par contre celle-ci est de ma création :p

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