Je sors de ma période où la famille et les parents sont chiants, lourds, emmerdants, ennuyeux, tout ce qu'un ado ingrat en pleine crise pourrait dire la dessus.

Je redécouvre le plaisir des repas en famille dans lesquels maintenant j'ai ma place à la table des "grands", je ne suis plus sur cette petite table ronde à la nappe cirée et fleurie ou sont encore ma soeur, mon cousin et ma cousine. 

Toujours la fameuse tarte au libouli que Mémé nous prépare et les bonbons toujours dans le même placard. Heureuse de voir que certaines habitudes ne changent pas et font toujours aussi plaisir et contribuent au petit bonheur.

A table c'est parfois l'évocation de sujets tabous, les rires, les genoux de Tonton et Parrain puis les boutades avec Tatie, le patois de Mémé, Papa pompette avec le vin, les "qui veut gagner des millions" des filles avant de partir et mes délires que seule moi peut comprendre.

 Lorsqu'ils évoquent leurs souvenirs de jeunesse, je me demandent comment ils vivent maintenant. Comment ça se passe avec Léo, les enfants, leurs envies, leurs habitudes, s'ils ont des projets. Ma grand-mère était-elle heureuse avec mon grand-père, un homme que j'ai connu parfois dur,raleur, admiratif,tendre ou sujet à sa maladie. En fait je suis curieuse de savoir comment les gens que j'aime, la famille, les amis, vivent. Par intérêt pour eux. Ecrivez des autobiographies :)

Je regarde toujours les étoiles sur le chemin du retour, la lune. Quand on passe dans les champs je frissonne à l'idée de m'imaginer courant dans ces rangées d'arbres qui sont à une cinquantaine de mètres de la route, peut-être proie aux loups garous.

Une fois à la maison, je file vite au lit, la tête pleine à penser.