Par
Merankori dans
Lune-à-tics. le
29 Janvier 2006 à 20:01
Voilà, j'ai fini de préparer les enchiladas.
Que j'ai failli ne pas continuer.
Je sais que je suis maladroite. Seulement maman n'avait pas à m'engueuler parce que j'ai dégueulassé sa belle cuisine en faisant tomber la spatule pleine de sauce tomate sur son beau carlage. Je me suis malencontreusement brûlée sur le rebord de la poêle, mais ça, elle n'en a que faire apparement.
Je comprends pourquoi aussi peu de confiance en moi. Quand je dis que tout ce que je fais c'est nul c'est parce qu'on ne m'a jamais félicitée quand c'était bien. Il y avait toujours une petite bête qui donnait prétexte à râler.
Alors je n'ose plus prendre la parole librement, je n'ose pas dire ce que ma pensée retient.
Je n'ose plus laisser liberté à mes mouvements.
Je n'ose plus agir.
Heureusement, Papa est venu m'encourager. Avec Tonton.
"C'est pas véto qu'il faut que tu fasses toi, c'est les Beaux Arts! Tu seras peintre de crèpes!".
"S'il est un message que le Lager eût pu transmettre aux hommes libres, c'est bien celui-ci : Faites en sorte de ne pas subir dans vos maisons ce qui nous est infligé ici." PRIMO LEVI, Si c'est un homme. Autrement dit, les pauv' gars dans les camps de concentrations n'avaient pas vraiment les moyens de se défendre. Dans nos maisons, on est libre de se battre contre l'oppression et la tyrannie ! Alors zouh !